Concerts… ajout bienvenu [@mail en bas], si musique > 80% après 1941, pays Francophone, même format de données, avec lien-concert, '*' si création et '0€' si gratuit, max. 180 caractères +++
2024-12-15 - Di (15.00) | Abesses_Théâtre | Multilatérale_ensemble | Posadas (Ianus), Sciarrino (Venere ), Combier (Cordelia des Nuées, Strands*) - …+++
2024-12-10 - Ma (20.00) | Paris_Philharmonie | Intercontemporain_ensemble_Next_ensemble | Varèse (Ionisation, Densité 21, Offrandes, Octandre, Intégrales, Arcana, Amériques) - …+++
2024-12-04 - Me (20.00) | Paris_ChampsElysées | Ensemble_LesSiècles_Chœur_Unikanti | Poulenc (Dialogues des Carmélites, opéra, reprise Pi) - …+++
2024-11-25 - Lu (20.00) | Paris_Philharmonie | Modern_ensemble | Goebbels (A House of Call) - …+++
2024-11-21 - Je (20.00) | Paris_Philharmonie | Intercontemporain_ensemble | Grisey (Nout), Saariaho (Oi Kuu, 7 Papillons), Salonen (Meeting), Murail (Lettre Vincent) - …+++
Voici en toute modestie quelques regards liés à l'actualité, sans le recul de la Base de données, ni l'objectivité actualisée des Informations brutes… mais sans partialité.
Relevé d'Apprenti n°16: 7 Mars 2011... Création ambitieuse de "La Métamorphose", opéra de chambre de Michaël Levinas, d'après Kafka
Photo: © Frédéric Iovino Prologue
écrit par le dramaturge Valère Novarina : «Je, tu, il» Photo: Google |
Opéra « La Métamorphose », d'après Kafka, première mondiale Michaël Levinas est définitivement un compositeur d'opéra (déjà les "Nègres" en 2004 avait été une belle réussite) et cela tient à des singularités dans un genre abondamment exploré (et considéré comme mort, certes avec provocation, dans les années 1950-60)
La nouvelle de Franz Kafka (sur quelques 80 pages) est vide de péripéties majeures, une fois que d'emblée la monstruosité de la situation (un jeune homme chargé de famille est transformé en cancrelat, un insecte a priori hideux et puant, voire informe et effrayant) est déjà réalisée, puis se déroule et se transforme avec le regard subjectif des personnages (différenciés). En ce sens, il n'est pas indispensable de lire la nouvelle avant l'opéra (en plus les textes du livret toujours chantés, fidèles à l'esprit du texte original, sont assez banaux, issus des dialogues quotidiens d'une famille ordinaire). C'est la psychologie des personnages et leur relation à cette monstruosité qui est essentielle (et très bien rendue par Levinas dans le chant et la musique) et qui montre bien la méfiance, la xénophobie, le rejet, induits par la monstruosité de la situation de départ d'un homme-insecte hallucinant et piégé. Le choix d'un court prélude emblématique écrit par le dramaturge Valère Novarina : «Je, tu, il» permet à Levinas de donner un sens de dérision à l'opéra proprement dit, comme un divertissement de l'époque Baroque, en plus de l'absurde froid voulu en priorité par Kafka (prélude de 15 minutes sachant que l'opéra, seul, ne dure que 70 minutes). Et là aussi, c'est une idée intéressante (visuellement aussi, avec 3 poupées en robe rose et perruque posant les questions de l'identité, du sacrifice et de la métamorphose), car ce prologue détachable, peut faire varier la perspective de l'analyse du livret (de la caricature-mascarade avec le prologue, à l'ironie mordante sociétale, sans). La musique est un mélange singulier et réussi de tourbillon et de statisme, tout à fait dans le style actuel du compositeur qui est unique avec priorité à l'acoustique, aux rythmes se chevauchant et au timbre (mais que ses détracteurs qualifient à tort de bouillie barbouillée, tant les sons granulaires sont mêlés). Et avec peu de moyens (dans la fosse, 15 musiciens de l'Ensemble Ictus, formation Bruxelloise d'élite, avec force percussions douces) multipliés-transformés par l'informatique (en direct, par les équipes de l'Ircam). Et des collages-réminiscences de liturgie Juive et des influences d'Europe Centrale. L'intention électronique n'est pas du tout un gadget moderne. Au contraire, elle permet des sons inouïs, elle raconte la confusion des sentiments des protagonistes et surtout elle s'inscrit parfaitement dans le projet (car elle métamorphose les voix, par transformation et surtout déformation, en même temps que la psychologie et la relation des personnages se transforment, jusqu'à parfois la cacophonie, le désordre (assumés et maîtrisés). Les voix des 9 chanteurs sont traitées comme chez Messiaen (déclamation prépondérante), mais avec des choix personnels (le rôle principal confié à un contre-ténor, presque en fausset immature a-réactif, les femmes du prologue sont sur-aiguës pour la caricature) et tellement habillées par l'informatique que le jugement habituel sur leurs qualités devient sans objet, tout en restant captivé. Le livret, pourtant une vrai gageure tant le texte de Kafka est tout sauf théâtral, est porté par des personnages humains (une mère incantatoire dévidant son chapelet de Gre-gor litanique, un père meurtrier, hystérique, la sœur solitaire et folle), et se déroule -longue plainte- comme une «Passion» selon Levinas. Il n'y manque qu'un peu de respiration, ici ou là, jusqu'au sacrifice final. Seulement, l'opéra est un spectacle complet, et le bas blesse, côté mise en scène : elle est tellement immobile et invariable, avec un personnage central piégé debout sur un piédestal fixé sur un poteau statique à 3 mètres de hauteur et des commentateurs agités autour, en bas, qu'elle en devient insignifiante (et lassante). Et son auteur, Stanislas Nordey, en porte seul la responsabilité, car les décors-costumes sont imaginatifs (l'insecte-araignée-tentaculaire qui joue sur sa mollesse, les rideaux du fond mobiles qui appellent des interprétations ambiguës, les costumes contrastés des femmes du prologue en rose bonbon) et les lumières reflètent les variations des personnages en clair-obscur. Au total, un opéra audacieux (y compris dans la musique), un huis-clos tendu et déconcertant (apostrophant le public), sur un thème intéressant (sur l'ostracisme), mais un opéra confiné et à l'émotion froide. Ce qui est de bonne augure pour le futur avec une vraie mise en scène et des respirations dans le déroulé. Jean Huber Addendum (20 Septembre 2011 : sur le blog de l'opéra de Lille à http://www.opera-lille.fr/blog/
(entre Janvier et Mars), beaucoup de documentation de valeur sur la
préparation de cet opéra marquant et notamment un dialogue entre
Michaël Levinas et le cinéaste Roman Polanski qui a joué la pièce de
Kafka dans sa jeunesse au théâtre, dont voici quelques extraits
savoureux : |
TOP-12-VISITES :
HISTOIRE |
PERSPECTIVE |
STYLES-ÉCOLES |
ÉDITORIAUX-ÉCHOS |
ŒUVRES-BBD |
GUIDE-EXPRESS |
COMPOSITEURS-INTRO |
PLUS-BDD |
ACTUALITÉS-CRÉATIONS-REPRISES |
GLOSSAIRE |
VIDÉOS-EXEMPLES |
FAQ |
© Jean Henri Huber, Musique Contemporaine.Info, 2005-2024 | Merci de signaler les liens vidéos brisés, pour correction immédiate, les concerts, et suggestions, à | Pour retourner à la page d'accueil: BIENVENUE ! |