HUSH, HUSH ! à Paris_Philharmonie, nouvel épisode de la série Licht de Stockhausen, le 26 Octobre 2024 ; festival Présence 2025 (Février), focus Olga Neuwirth ; beaucoup de compositeurs abandonnent leur site Internet personnel, en 2023 et 2024, dommage ; centenaire en Janvier de Nono totalement occultè, heureusement, celui de Boulez en 2025 promet beaucoup, mais apparemment pas de création posthume.
Concerts… ajout bienvenu [@mail en bas], si musique > 80% après 1941, pays Francophone, même format de données, avec lien-concert, '*' si création et '0€' si gratuit, max. 180 caractères +++ 2024-12-15 - Di (15.00) | Abesses_Théâtre | Multilatérale_ensemble | Posadas (Ianus), Sciarrino (Venere ), Combier (Cordelia des Nuées, Strands*) - …+++ 2024-12-10 - Ma (20.00) | Paris_Philharmonie | Intercontemporain_ensemble_Next_ensemble | Varèse (Ionisation, Densité 21, Offrandes, Octandre, Intégrales, Arcana, Amériques) - …+++ 2024-12-04 - Me (20.00) | Paris_ChampsElysées | Ensemble_LesSiècles_Chœur_Unikanti | Poulenc (Dialogues des Carmélites, opéra, reprise Pi) - …+++ 2024-11-25 - Lu (20.00) | Paris_Philharmonie | Modern_ensemble | Goebbels (A House of Call) - …+++ 2024-11-21 - Je (20.00) | Paris_Philharmonie | Intercontemporain_ensemble | Grisey (Nout), Saariaho (Oi Kuu, 7 Papillons), Salonen (Meeting), Murail (Lettre Vincent) - …+++
Pour le Grand Public, la Musique Contemporaine, c'est l'écoute de dissonances permanentes (pas seulement un peu, comme chez Mozart, Beethoven, ou de plus en plus, jusqu'au début du 20ème siècle), c'est l'atonalisme (ce qui est un peu différent, la tonalité étant dérivée de l'échelle chromatique), c'est le dodécaphonisme de Schoenberg (la musique fondée sur 12 sons, même si, selon les experts, déjà Beethoven utilisait des séries de la gamme chromatique), c'est la pulvérisation de la mélodie (si abandon il y a, le premier déserteur serait plutôt Wagner), c'est le détournement des habitudes rassurantes (la Symphonie en 4 mouvements, les mètres simples, le Concerto virtuose et antagoniste, les symétries séduisantes et toutes règles classiques, le «da capo», mais là encore le processus déstabilisateur avait commencé bien avant).
C'était !
Car c'est assurément moins simple.
Car la diversité des styles de la Musique Contemporaine, après le sérialisme post Schoenberg, a tout compliqué.
Car même l'atonal total s'est dissipé.
Que reste-t-il donc de repoussant dans l'approche de la Musique Contemporaine aujourd'hui ?
Des légendes (elles ont la vie dure), des scandales (ils ont perdu de leur côté sulfureux-provocateur, il y en avait eu d'autres avant : le "Sacre du Printemps", les "Altenberglieder", et il y en aura d'autres, avec ou sans provocation organisée), des difficultés (la complexité d'exécution et d'audition ont ouvert le chemin à la «Nouvelle Simplicité», peu après l'immédiateté du Minimalisme) ?
Bref, rien ou si peu.
La Musique Contemporaine presque septuagénaire est adulte (il est temps), ouverte à tous les goûts (depuis les plus conservateurs jusqu'aux avant-gardes éphémères), fusionnelle (synthétique, elle a assimilé tous les styles qu'elle a générés), proliférante dans la totale liberté, laissée à ses créateurs et à ses interprètes (sans tradition sclérosante), pour l'exploration sans limite de notre imaginaire auditif.
Voici donc les différents styles qui tous aujourd'hui nourrissent la création contemporaine, simultanément (et pas séquentiellement comme à
l'époque classique)… En voulez-vous de tout un peu ?
Après un court avertissement : comme pour la Relativité d'Einstein, beaucoup des notions ci-après étaient dans l'air du temps et des experts se combattent pour déterminer à qui revient la première paternité d'un nouveau style ; outre que l'intérêt d'une telle démarche paraît limitée (sauf en cas d'abus manifeste, depuis longtemps clarifié) et souvent teintée de nationalisme, elle détourne l'intérêt... c'est le concepteur qui a eu une influence déterminante à qui revient cette paternité, non l'iconoclaste isolé : par exemple, Schoenberg n'a certes pas inventé le dodécaphonisme, c'est son compatriote Matthias Hauer (dont les œuvres sont d'un intérêt limité) sans parler d'autres systèmes à huit sons Russes (Roslavetz), mais c'est lui, Schoenberg, que l'Histoire retient, et d'autre part, Charles Ives a quasiment tout inventé de la Musique Contemporaine, selon ses zélateurs, mais sa postérité gagne plus à l'audition de son artisanat expérimentateur dans la 4ème Symphonie ou la Sonate "Concord" que comme prophète théoricien…
Et… une conclusion hautement morale : aujourd'hui, il n'existe pas un style unique, ni un style dominant, mais une pléthore de styles, un labyrinthe de tendances esthétiques, utilisés selon le bon vouloir de chaque compositeur, rien n'est oublié même le plain chant médiéval, l'atonalisme total est mort, mais une pièce sans atonalité n'existe pas, même chez les nouveaux minimalistes ou les néo-tonaux ; le néo-classicisme revient en parallèle au néo-romantisme, voire mélangé ; la tonalité est fortement empreinte de modalité (et réciproquement), un accord parfait n'a rien de consternant, le pointillisme sériel s'agrémente de polyphonie ou de sons spectraux, les compositeurs ne peuvent être rangés dans un style, mais plutôt dans leur style unique, personnel, le style «être soi-même» en toute indépendance revendiquée et assumée !
Les idées ne manquent pas… seules les technologies et les précédents du «pays fertile» font provisoirement défaut, avant le compositeur qui crée le concept, puis le style (ou courant) musical.
STYLE
(alphabétiquement)
|
HISTOIRE, CONCEPT
(Note : l'astérisque renvoie à un autre style, défini ailleurs)
|
acousmatique
(1974) |
François
Bayle (1932- ) est à l'origine de ce terme qui n'est pas un nouveau
style, mais plutôt un concept nouveau, qui définit une situation de pure écoute, sans que
l'attention puisse dériver, être parasitée, ou se renforcer par une
problématique instrumentale ; en pratique, l'acousmatique englobe
les 2 musiques de sons fixés, concrète* et électronique*
et se distingue de l'électroacoustique* (ou musique mixte) qui, en plus
mélange sons instrumentaux. |
aléatoire
(1951) |
John Cage (1912-1992) utilise le hasard (encore appelé indéterminisme)
dans nombre de ses œuvres, et il l’a fait de mille manières. En laissant à la chance le soin de décider,
en donnant à l’interprète de larges marges de liberté, comme dans
ses pièces dont la partition est écrite sur plusieurs portées transparentes que l’interprète superpose pour créer la partition qu’il va
jouer. L'aléatoire peut être poussé jusqu'à la non-œuvre,
faite de silences ou jusqu'au happening*, fait d'un évènement
musico-théâtral non programmé, ou encore à l'improvisation. L'œuvre
ouverte, dans laquelle l'interprète dispose d'une portée
dans l'exécution est un concept dérivé. |
atonal
(1881) |
L'atonalité,
c'est la négation de la tonalité, un système de la Musique
Occidentale qui est fondé sur l'attraction de la tonique (1ère
note de la gamme, qui donne son nom au mode ou à la tonalité) et sur
le dualisme consonance-dissonance. La
tonalité est déjà «subclaquante» avec Liszt, dans "Nuages
gris" (pour piano, 1881), et "Bagatelle sans Tonalité"
(pour piano, 1885)... le coup de grâce lui est donné par Abel Decaux
(entre 1900 et 1907), et par Arnold Schoenberg (en 1908-1909),
ce dernier utilisant le terme de «tonalité suspendue». La tonalité
est marquée par l'usage des octaves et de l'accord parfait, mais
graduellement le chromatisme Wagnérien ("Tristan") la
fait disparaître du paysage. |
bruitiste
(1914)
|
Le futurisme du son-bruit
est à la limite de la Musique : Luigi Russolo (1885-1947) dirige le premier
Grand Concert futuriste sans instrument de musique, le 21 Avril 1914, au Teatro Dal Verme de Milan,
pour 18 «intonarumori» (générateurs de son-bruit de son
invention), lesquels sont subdivisés en «glouglouteurs, hululeurs, crépiteurs,
hurleurs, éclateurs, siffleurs, bourdonneurs, froisseurs, grondeurs,
strideurs, croasseurs, froufrouteurs, sibileurs» (aux timbres si mystérieux
avec Crash, boum boum, bang, uuuuu !). Au cours de la soirée, sont exécutées
3 compositions de Russolo : "Risveglio di una città" (Réveil d'une ville),
"Si pranza sulla terrazza del Kursaal" (On déjeune sur la terrasse du Kursaal) et
"Convegno di automobili e aereoplani" (Congrès d'automobiles et d'avions)...
À l'expérience, c'est parfaitement inécoutable.
Deuxième étape du bruitisme : l'insertion de bruits dans la musique
par Érik Satie ("Parade", 1917) par provocation, et surtout par Edgard
Varèse,
aux USA, dans la composition-paysage elle-même, par intégration dans
"Amériques" (commencée après la Première Guerre Mondiale),
plus tard dans les années 50 de façon plus générale par de nombreux
compositeurs, par exemple Krzysztof Penderecki.
Troisième étape du bruitisme : Pierre Schaeffer (1910-1995)
enregistre des bruits (par exemple, une locomotive) et s'en sert pour
créer les premières études de musique concrète* ("Étude aux chemins de
fer").
Quatrième étape du bruitisme : dès 1959, Helmut Lachenmann
(1935- ) entame une exploration systématique des différents modes de jeu instrumentaux, faisant de l'exploration des bruits du jeu instrumental et de leur qualité énergétique, le projet même de l'œuvre ; sa «musique concrète instrumentale» ou «Klangrealismus», est innovante, et l'amène à édifier un univers sonore unissant son et bruit avec une surprenante originalité résultante.
Russolo, contrairement à Varèse (qui en rêve) et à Schaeffer (qui la
conçoit), n'a pas pressenti toutes les possibilités nouvelles permises par
l'enregistrement sonore, ce qui conduit à la Musique Concrète
(1948) pour le second cité et à l'électroacoustique (1954) pour le
premier. |
citationnel
(1968) |
Collage
et citation sont 2 concepts souvent confondus : le premier dérive
de la peinture par une technique de surimposition, le plus
souvent sans transformation, le deuxième revient à intégrer un
fragment musical pré-existant (dans une autre partition), souvent avec
transformations (jusqu'au point parfois où la citation est
quasi-inaudible). Si le premier montre ses limites et relève davantage
de l'esthétique (ou de l'hommage, voire du pastiche, et du témoignage,
par exemple dans "Der Kaiser von Atlantis" de Viktor Ullmann,
en 1944), le second est un acte compositionnel fort, et Luciano Berio
("Sinfonia",
1968) et Mauricio Kagel ("Ludwig van", 1970) en sont
des compositeurs clé. Tout comme Henri Pousseur, dans
"Votre Faust" (1968), un
opéra total (multimédia) avec généralisation des collages et
citations. En parallèle, il faut mentionner les auto-citations, les réminiscences,
utilisées par les compositeurs depuis très longtemps. |
complexe (1970)
|
Brian
Ferneyhough crée une musique, savante et héritière émancipée de Schoenberg,
d'écriture serrée, paroxystique et antagoniste, est énigmatique et extrêmement complexe, précédée de minutieux calculs ; elle est la concrétisation de raisonnements intellectuels (son prénom
est ironisé en «Brain», qui signifie cerveau), à la fois dans et hors de la ligne sérielle des années 1950 (en prolongements), pour construire un matériau à
haute densité et forte abstraction, et des œuvres souvent courtes d'une
expressivité radicale (presque injouable et difficile d'accès), chaotiques en apparence et sublimées par la liberté d'interprétation dans les intensités et les
nuances. Au menu, microtonalité, superpositions de rythmes irrationnels
à l’intérieur de traits rapides, modes de jeux extrêmes,
raffinement radical de l’écriture dynamique qui peut aller jusqu’à
une nuance par note. La nouvelle complexité ainsi définie s'oppose, mot à mot, à
la nouvelle simplicité de Manfred Trojan qui s'est englobé dans le
concept des post-modernes*. |
concret (1948) |
Musique née des recherches sur
le sonore (bruits) et le musical et issue de corps sonores, qui peuvent être des objets du quotidien
ou du domaine réel), fixée sur
bande magnétique (simplement copiée ou alors transformée). Au contraire, le matériau électronique*
(aussi sur bande) étant obtenu par synthèse, par exemple d'un
oscilloscope, n'est donc pas un son naturel («concret», en opposition à
« électronique»). Les pionniers de la Musique concrète sont Pierre Schaeffer
(concepteur) et Pierre Henry (artiste) qui fondent le GRM (Groupe de Recherches Musicales)
et utilisent le microphone et le magnétophone, pour la mise en œuvre.
La deuxième génération de compositeurs mélangent les 2 sources de
musiques fixées, concrète et électronique*, dans une même musique (alors appelée,
musique acousmatique*). Autres techniques stylistiques :
électronique*, électroacoustique* et informatique*. |
dé-naturation (1959) |
Helmut
Lachenmann est l'initiateur de ce style de composition original
qui consiste à utiliser les instruments de musique,
individuellement ou collectivement, à côté de leur propriétés
naturelles, ce qui donne un son que l'on pourrait de «déglingué»,
surprenant a priori, mais séduisant après assimilation et intégration
à des passages traditionnels. Le principe de départ de son esthétique,
dite «concrète instrumentale» («Klangrealismus»), est acoustique plutôt que musique, grammaire plutôt que plaisir auditif, art du
refus de la beauté sonore) pour laquelle les bruits, et non les
sons, générés par les instruments, ont une grande place. Il a
été suivi et amplifié par de nombreux jeunes compositeurs, par
exemple Mark Andre, ou de manière distincte par les compositeurs saturateurs*. |
dodécaphonique (1923)
|
Le
terme en Français est créé après guerre par René Leibowitz, traduit
de «Zwölftonmusik», pour le différencier de la musique
d'après (sérielle*). Initié et conçu délibérément par Arnold
Schönberg, suivi par Alban Berg et Anton Webern,
dans le cadre de la seconde école de Vienne, le dodécaphonisme crée une musique où l'organisation de l'harmonie et de la mélodie est remplacée, d'abord de manière empirique puis de façon théorique et systématique, en utilisant
un ensemble de notes des 12 demi-tons
chromatiques, sans ordre ; chaque ensemble (appelé plus tard, série)
ne peut utiliser une note qu'une seule fois (pas de
répétition), marquant sa liberté d'une contrainte théorique et d'une
impasse pratique ; elle peut aussi se formuler par renversement (de la
douzième note à la première) et par récurrence, et enfin par transposition
sur les 11 degrés de l'échelle chromatique (soit 48 formes
différentes). Souvent, dodécaphonisme et sérialisme sont considérés
à tort comme synonymes : dans ce site Internet, sont
distingués (dans l'ordre historique), la tonalité élargie de
Schoenberg (prémices), le dodécaphonisme de Schoenberg avec la 5ème
pièce de la "Suite pour piano" en 1923 (d'abord à 12
degrés, ensuite avec répartition), le sérialisme de l'école de
Darmstadt (Boulez, Nono, Stockhausen, avec généralisation à tous les
paramètres), le post-sérialisme (libération des contraintes). La
méthode de composition dodécaphonique est due, avant Schoenberg, à Joseph-Matthias
Hauer (1883-1959) dont les premières partitions illustratives
datent de 1919 (l'idée est dans l'air, car, en Russie, Nicolaï
Roslavets élabore un langage parallèle, à la fin de 1919, avec
séries symétriques). |
électronique
(1950) |
Au cours des années 50 et 60, Karlheinz Stockhausen,
surtout, ("Gesang der Jünglinge", 1956),
Edgard Varèse (avec "Poème électronique", 1958, alors
qu'il en rêve depuis 1917 dans ses écrits), Luciano Berio ("Thema
- Omaggio a Joyce", 1958), Pierre Boulez, Luigi Nono, Henri
Pousseur, Olivier Messiaen, György Ligeti
("Glissandi", 1957), et beaucoup d'autres (fascinés par la
modernité de la technique, par la possibilité du contrôle
total de leurs œuvres), s'essaient à des œuvres avec des sons électroniques
(sons issus de synthétiseurs, quel que soit leur mode de production,
édités puis enregistrés sur bande). Mais la plupart d'entre eux y renoncent
temporairement ou définitivement, car la technologie est assez rudimentaire,
le travail nécessaire vraiment laborieux, et la pauvreté du son
obtenu (sinusoïdal... insipide, incolore, sans vie) est peu porteuse
de potentiel, à l'époque. "Studie
I" et "Studie II" de Karlheinz Stockhausen sont les premières
réalisations musicales «électroniques» à la Radio WDR de Cologne, des
œuvres de
quelques minutes : à partir de sons purs sinusoïdaux produits par
oscilloscope et enregistrés séparément sur bande magnétique, les morceaux de bandes (sons individuels) sont
découpés-collés dans un ordre de
composition (lesquels collages peuvent aussi être enregistrés sur bande et découpés-collés à nouveau) pour créer
une bande qui se déroule très rapidement (73 cm par seconde) faite de morceaux physiques mesurant quelquefois 1 cm (les sons résultant durent moins d'un 20ème de seconde, soit le
seuil d'estompage). Dans une deuxième phase historique (les
années 60), les compositeurs mélangent leurs sources concrètes* et
électroniques, pour obtenir plus de variété et de couleurs (et de
l'espace spatialisé, avec l'acousmatique*), et dans
une troisième phase (les années 70 et 80), leur champ d'exploration
s'étend avec les progrès des technologies de synthèse, d'enregistrement,
d'échantillonnage, et de mixage, jusqu'à l'informatique*
musicale. Note : il faut différencier la musique électronique (style
ou courant de composition), de la musique utilisant des instruments
électroniques (de 3 types, d'abord électrifiés comme l'onde Martenot,
ou le cymbalum, ensuite amplifiés comme les hyper-cordes de Tod
Machover, enfin de synthèse du son, comme les synthétiseurs ou les ordinateurs). |
électroacoustique (1960) |
Style qui n'utilise dans la même œuvre que des sons fixés sur bande magnétique ou un autre
support (concrets*, électroniques*,
acousmatiques*, ou synthétiques enregistrés, issus de l'informatique*).
Synonyme : musique fixée.
|
happening (1960) |
Style
qui dépasse la seule dimension musicale et concerne tout évènement
pour lequel le programme n'est pas entièrement fixé et laisse une
place à l'indéterminé, à la surprise, à l'interaction, à
l'improvisation, avec éventuellement une part de provocation, d'humour.
"Compositions
#2 et #5" de La Monte Young (1960) : exploration de la «non-sense
composition» (respectivement,
crépitement d'un feu, envol de papillons, par les musiciens), en sont
de bons exemples, comme "4mn33" (1952), et "0mn0sec",
de John Cage, 2 compositions faites
uniquement de silences, ou "Poème Symphonique pour 100
Métronomes" (1962) de György Ligeti, etc. |
informatique
(1969) |
Depuis l'arrivée de l'ordinateur personnel, le traitement électronique du son permet
facilement de créer de nouvelles formes et combinaisons
d'instrumentation de la
musique (et, avant, plus laborieusement avec le mini-ordinateur), aussi bien au niveau de la synthèse du son que du formalisme de la
composition... c'est le vaste domaine de l'informatique musicale. Jean-Claude Risset,
notamment avec "Suite pour ordinateur Little Boy" (1968) et la synthèse des sons par ordinateur,
John Chowning, notamment avec "Stria" (1977) et la synthèse FM des sons,
et David Wessel, notamment avec "Contacts Turbulents" (1986) et le développement de logiciels musicaux des micro-ordinateurs,
sont des pionniers à la fois compositeurs et concepteurs de nouveaux
langages musicaux. L'IRCAM, conçu et fondé par Pierre Boulez, est ici
le creuset historique de ce champ d'expérimentation et d'exploration
musicales qui a essaimé partout dans le monde. |
live
(1981) |
Encore
connu sous l'appellation de temps réel*, ce style de
musique intègre une innovation technologique, le re-traitement
par l'intermédiaire de l'informatique* du son des instrumentistes,
notamment dans "Répons" de Pierre Boulez, en 1981.
Pour être complet, il faut citer les essais primitifs (artisanaux) dans
ce sens (hors informatique) de John Cage qui utilise des microphones en direct dans
"Imaginary Landscape n°1" pour 2 tourne-disques à vitesse variable (jouant des sons électroniques), piano muet et cymbale chinoise, en
1939, et de Karlheinz Stockhausen qui transforme pour la 1ère fois un son instrumental joué en direct sur scène dans
"Mikrophonie I", en 1964, pièce dans laquelle les sons d’un tam-tam sont modifiés par
2 filtres passe-bande dont les potentiomètres de réglage sont manipulés pendant le
concert (suivi de "Mixtur" pour groupes orchestraux, en 1965).
Ici aussi, l'Ircam joue un rôle pionnier et notamment la machine
informatique 4X de re-traitement des signaux. Le style nouveau
obtenu grâce à l'électronique live est promu par de nombreux jeunes
compositeurs, notamment Philippe Manoury, à l'époque. Depuis les années 90,
la 4X a été bien sûr considérablement améliorée et le nom a
disparu pour être remplacé par ISPW - Max MSP, etc. L'avenir passe
sans aucun doute par le suivi de partition (encore balbutiant en
2009).
|
massique (1954) |
Le son en masses, par la généralisation des
clusters à plusieurs instruments ensemble, est associé au nom de Iannis Xenakis,
à partir de "Metastaseis" en 1954 : des continuums sonores, des ensembles compacts, des nuages diffus, des masses brutales (en opposition au sérialisme* pointilliste). Cette démarche conduit certains compositeurs, appartenant à la tradition Polonaise, comme Krzysztof Penderecki (qui va jusqu'à l'effet sonore dans "De natura sonoris I-II", pour orchestre, 1966-1971) ou Henryk Górecki, à une esthétique voisine appelée «tachiste». Il est probable, quoique pas absolument
démontré, que le style massique trouve aussi un prolongement dans le
style spectral*, de Giacinto Scelsi, à Horatiu Radulescu (scordatura), Gérard
Grisey et Tristan Murail (son sculpté puis étendu), et dans la
micro-polyphonie de György Ligeti (son miniaturisé, puis étendu) ou
l'ultrachromatisme de Karheinz Stockhausen. |
micro-polyphonique (1961) |
György
Ligeti est l'initiateur de ce terme pour qualifier sa première
manière de composer ("Atmosphères", en 1961) par effet d'agrégation
continue de très courtes séquences (un peu comme les clusters
massiques* de Xenakis ou de Penderecki ou l'ultrachromatisme* de
Stockhausen), avec statisme fusionnel global, par opposition au
sérialisme* initial (dit pointilliste) qui était particulièrement
discontinu |
minimaliste (1963) |
"The Well-tuned Piano" de La Monte Young (1935- ) est le premier exemple
revendiqué, en 1963, de Musique Minimaliste, par ses sons rares, prolongés (une œuvre fétiche, augmentée tout au long de la vie du compositeur, qui peut durer 5 heures, à la limite de
l'improvisation), mais il a été précédé de son Trio à Cordes (1958), dans la même
veine, mais pas totalement assumée et de ses non-œuvres, "Composition #2" (crépitement de feu)
et suivantes, qui relèvent davantage du happening*. Dans le minimalisme
original, la conception répétitive est sous-jacente, un relais qui est
pris, dans "In C" de Terry Riley, premier succès de la Musique
répétitive*. Le Minimalisme s'est étendu rapidement à toute musique qui utilise des
matériaux limités ou minimaux, par exemple, quelques
notes ou quelques mots d’un texte, des cymbales antiques, des roues de
bicyclette ou des verres de whisky (selon John Cage, évidemment). |
mixte (1954) |
Style qui utilise dans la même œuvre des sons exécutés par des
instruments et des sons fixés sur bande magnétique ou un autre
support (concrets*, électroniques*, acousmatiques*, ou synthétiques enregistrés, issus de l'informatique*).
Synonyme : musique électroacoustique* (plus de détail à
ce terme). Attention, certaines personnes utilisent le terme
d'électroacoustique dans une acception totalement différente,
alors synonyme d'acousmatique, une musique entièrement produite via
une/des machines... alors, pour eux, le terme de mixte vient à la
place et acousmatique disparaît... pour bien communiquer, s'assurer de
la compréhension mutuelle!).
Pour l'anecdote, la première utilisation ponctuelle de chants d’oiseaux enregistrés
mélangés à un poème symphonique instrumental remonte à "Pini di Roma" (Les Pins de
Rome, 1924) d'Ottorino Respighi. La première œuvre conçue comme mixte, pour orchestre et bande magnétique, est "Déserts"
d'Edgard Varèse, en 1954 (de façon assez primitive puisque les
séquences de bande interviennent par interpolation), mais certains
experts avancent une pièce de Bruno Maderna ("Musica su due
dimensioni", pour flûte et bande), comme immédiatement
antérieure (peut-être au niveau de la date de composition, pas
semble-t-il au niveau de la date de création publique). Le compositeur qui
a le plus investi la musique mixte est Karlheinz Stockhausen,
à partir de "Kontakte" (1960). Depuis, des centaines de
pièces ont suivi, surtout depuis l'avènement de l'électronique live*
et de l'informatique* musicale (sans compter l'utilisation d'instruments
électriques, dès le début du 20ème siècle, par des musiciens comme
l'onde Martenot ou le Thérémine...). |
néo-simplificateur (1981) |
"Zur neuen Einfachheit" [vers une nouvelle simplicité], est
le manifeste de Manfred Trojan et Wolfgang Rihm (lequel s'en est écarté
ensuite), pour une musique plus accessible, non sérielle et
essentiellement tonale. Comme le post-modernisme*, ce n'est pas un
nouveau style esthétique, mais une réaction : selon eux, l'avant-garde de leur époque, qui veut faire
du neuf pour le neuf, est
devenue académique, et la complexité et l'aridité de sa
musique ne sont porteuses d'aucune inspiration. Même s'il peut y avoir
une part de vérité, ici ou là, dans cette attaque, paradoxalement le
manifeste tourne lui-même à l'académisme, par prolificité et
sur-production d'œuvres, certes faciles d'accès, mais sans
attrait, sans originalité. |
néo-tonal (1995) |
Courant
qui a dérivé du post-modernisme et qui est probablement encore
plus
conservateur (d'ailleurs le nom a sûrement été donné par des
adversaires qui au pluriel utilisent «néo-tonaux», ce qui est une
grossière faute de grammaire, l'adjectif tonal au pluriel donnant
tonals, et une perfide ironie pour les sons des tonneaux).
Comme le nom l'indique, le style néo-tonal est centré sur le retour à
la tonalité, met entre parenthèses le dodécaphonisme de la Seconde
École de Vienne de Schoenberg et le sérialisme et autres modernismes
depuis 1945, et reconnaît la musique de Debussy jusqu'à Roussel,
pour la prolonger. Ses
principaux représentants sont en France Guillaume Connesson,
Jean-Philippe Bec, Régis Campo, Thierry Escaich. |
ouvert (1956) |
L'intervention du hasard initié dans le style aléatoire*, par John Cage, se traduit en Europe
par une délégation par le compositeur dans l'exécution d'une pièce
pour les musiciens interprètes dans les 2 premières œuvres ouvertes,
toutes 2 pour piano solo : différentes permutations dans l'ordre d'exécution d'un certain nombre de séquences données
dans la
"Sonate
n°3" de Pierre Boulez (ouverture contrôlée) ; dans le "Klavierstück XI" de
Karlheinz
Stockhausen, sur une seule feuille sont placées 19 cellules musicales de façon irrégulière,
l'interprète en choisit une au hasard, par laquelle il commence (il la joue comme il veut), puis sachant qu'à la fin de la cellule sont indiqués
un tempo, une nuance et une attaque, le pianiste joue un second groupe (pris au hasard) en fonction de ces 3 indications (et ainsi de suite), de sorte que la pièce peut être jouée d'une infinité de manière et tous les sons
peuvent être exploités (ouverture ad libitum). Ce style a fait
beaucoup d'émules parmi les compositeurs, de toutes tendances, et a
concerné toutes les formations instrumentales, jusqu'à l'opéra : "Votre Faust" (1968)
et débouche même sur les pièces interactives avec le public,
comme "Brain Opera" (opéra interactif, 1996) de Tod Machover. |
post-moderne (1979) |
La publication
du livre «La Condition Post-Moderne» de Jean-François Lyotard met un nom sur le style d'une nouvelle Musique,
opposée à l'Avant-garde, qui renoue fortement avec la tonalité, recherche une
émotion simple et immédiate et s'est déclinée avec la Musique
répétitive*, néo-romantique, néo-tonale* et avec la Nouvelle
Simplicité (en 1981, avec la publication de «Zur
neuen Einfachheit» [vers une nouvelle simplicité], manifeste de
Manfred Trojan et Wolfgang Rihm). Mais définir le post-modernisme
comme un style créatif de composition est un abus de langage, car c'est
plutôt une réaction, et les compositeurs qui s'en réclament ont peu
de liens esthétiques entre eux.
Le post-modernisme musical ne peut donc pas se schématiser en un pur retour à la simplicité : c'est
surtout une volonté de renouer la communication avec les
mélomanes (perdus par le sériel* et le spectral*), en relativisant la pertinence de la distinction entre présent et passé,
et en pratique en ré-introduisant la tonalité et la consonance, selon
une progression historique depuis le néo-classicime. |
post-sériel (1953) |
Un courant dérivé du sérialisme intégral (ou encore
pointilliste) qui introduit une forme de liberté dans la forme,
s'affranchit en partie de la série Webernienne, et adoucit l'exigence
radicale par des séquences plutôt tonales. De la même façon que Pierre
Boulez est l'initiateur du premier style sériel* en 1950, il
en est également le fossoyeur en 1953, en en montrant ses
limites et sa stérilité (première pièce post-sérielle, "Le
Marteau sans Maître", 1954), mais de nombreux compositeurs
continuent l'écriture sérielle encore quelques années, jusqu'au
manifeste le condamnant par Henri Pousseur. Le post-sériel continue
jusqu'à la fin de l'émergence spectrale* pure pour se fondre dans le
style synthétique qui prévaut dès le milieu des années 1990
et notamment dans les années 2000 avec toute sa diversité. |
répétitif (1964) |
Le style répétitif est conçu par des compositeurs Américains, selon
le principe de base de la répétition
de courts motifs mélodiques, harmoniques ou rythmiques, avec une déformation
très lente de la séquence répétée : Steve Reich, Terry Riley, Philip
Glass (selon une première idée d'Érik Satie, en 1893, jamais
exécutée 840 fois telle que conçue, de son vivant). Dans le sens d'un retour à la tonalité et à l'accessibilité
pour l'auditeur, ce style s'inscrit dans le courant plus global (et
ultérieur) post-moderne* et peut vite dériver vers la pop-music
(comme c'est le cas des héritiers, dont en partie John Adams). La
première pièce répétitive et emblématique est "In C" de Terry Riley
(1964) : c'est aussi une œuvre ouverte* puisque le nombre de répétition des cycles et leur arrangement sont laissés au choix des interprètes (l'ordre séquentiel des cycles est fixe, cependant).
Pour sortir de l'impasse de la monotonie, Steve Reich a découvert l'intérêt du
déphasage de 2 bandes initialement alignées à l'unisson qu'il a utilisé en électronique, puis qu'il a étendu aux instruments à partir de
"Drumming"
(1971). |
saturation (2002) |
Franck
Bedrossian et Raphaël Cendo sont 2 jeunes compositeurs
(nés dans les années 70) qui ont initié ce style de musique (aussi Yann Robin, de façon moins caractérisée) qui
pousse les instruments (et les instrumentistes) au bout de leurs
capacités, de leur tessiture jusqu'à la distorsion (et produire des
sons qualifiés de «sales») ; les racines de ce style sont à trouver
dans la Musique Rock et dans le Free Jazz, et aussi dans la musique
spectrale*. Sur le plan historique, la 1ère pièce de ce style est "Transmission" (2002, pour basson ou fagott et électronique live)
de Franck Bedrossian. |
sériel (1950)
|
Pierre Boulez étend le premier dodécaphonisme* de Schoenberg (12
sons en série) à tous les autres paramètres de la musique (hauteur,
durée, intensité, timbre) dans "Polyphonie X" (1950), et
"Structures I" (premier livre pour 2 pianos, 1951-1952) ; c'est
une apparente liberté totale : pour peu de temps, car Boulez condamne
vite le sérialisme intégral comme une impasse, comme un leurre de liberté (les experts parlent
de sérialisme pointilliste, en raison de l'impression discontinue
laissée à l'audition - difficile). Toute la génération de jeunes
compositeurs entre 1950 et 1955 (Luigi Nono, Bruno Maderna, Luciano Berio, Karlheinz Stockhausen,
Henri Pousseur, Karel Goeyvaerts), dite de l'École de Darmstadt, en
Allemagne, suit ce style promu par le philosophe René Leibowitz (et
d'autres suivront, comme Igor Stravinsky, dans sa dernière période), au
fur et à mesure de l'assouplissement de la discipline de composition, que
l'on cite alors comme post-sérielle* ; à noter, pour l'anecdote, que certains analystes Américains (jusqu'au-boutisme national comparable à celui qui attribue les découvertes essentielles de la musique à Charles Ives?) désigne Milton Babbitt comme l'inventeur du sérialisme intégral avec "Three Compositions for Piano" de 1947 ou "Composition for Four Instruments" de 1948, alors qu'il s'agit d'extensions limitées aux durées interversées des 12 notes-sons-hauteurs de Schoenberg (au lieu de Boulez-Goeyvaerts-Stockhausen et les cénacles de Darmstadt, peut-être un peu plus tard, sous l'éperon de René Leibowitz et de son athématisme). |
spatialisation (1957) |
Karlheinz Stockhausen,
dans un élan évident de renouvellement, introduit le premier une nouvelle mise en place des musiciens de
l'orchestre (ou de groupes de musiciens)
différente des standards du 19ème siècle : 3 orchestres en «fer
à cheval» dans "Gruppen" (1957) ou 4 orchestres, en polygone, dans
"Carré" (1960), comme une solution à l'usure du son
standard de l'orchestre Romantique. Les idées vont alors se
développer tous azimuts, voire être poussées à l'extrême, dans "Terretektohr" (1966) de
Iannis Xenakis, pièce pour
laquelle les 88 musiciens sont répartis parmi les auditeurs.
Les limites de la démarche sont doubles : la recherche de la
spatialisation peut nécessiter de changer complètement la
configuration des salles de concert comme c'est le cas avec "Repons"
(1981) de Pierre Boulez, pour
laquelle 6 instrumentistes amplifiés sont situés à la périphérie
d'un rectangle avec un ensemble au centre et le public entre les 2
pôles (d'où le projet de construction en cours, pour développer de
telles compositions spatiales, d'une salle modulable à Paris) ; la
spatialisation induit une autre ouverture, celle de l'interactivité
entre les musiciens et le public, qui nécessite en plus des pièces
suffisamment longues ou d'esthétiques semblables, pour occuper tout un
concert. |
spectral (1975) |
La Musique
Spectrale trouve son origine intuitive dans la recherche sur le son,
notamment les micro-intervalles (quarts de ton) de Giacinto Scelsi,
et de façon, plus lointaine dans la micro-tonalité du début du 20ème
siècle, avec le Mexicain Julián Carrillo (1875-1965), dès 1895, et
ses expérimentations micro-tonales et le 13ème son, avec le Tchèque
Alois Hába (1893-1973), et avec le Russe Ivan Wyschnegradsky
(1893-1979).
La démarche conceptuelle est attribuée principalement à 2 compositeurs Français, Tristan Murail et Gérard
Grisey (le premier ayant rencontré Scelsi et le second ayant écrit
"Partiels" créé en 1975, l'œuvre manifeste-emblème de la Musique Spectrale), sans oublier Michael Levinas (qui s'est éloigné de cette esthétique assez vite).
Le terme est inventé par le compositeur Hugues Dufourt dans un article de 1979 (qui lui-même n'est pas d'obédience spectrale).
Horatiu Radulescu a mis au point parallèlement (indépendamment) une autre écriture
que l'on peut, mais ne devrait pas, qualifier de spectrale, basée sur la «scordatura
spectrale» comportant des intervalles inégaux, peu nombreux dans le grave et de plus en plus nombreux en montant vers
l'aigu. Le courant spectral se définit par les préceptes suivants: ne
plus composer avec des notes, mais avec des sons, ne plus composer
seulement les sons, mais la différence qui les sépare, agir sur ces
différences (y compris au niveau temporelle), tenir compte de la relativité de la perception auditive ;
en ce sens, continu, dérivé, le spectral se distingue fortement
du sériel* et a le potentiel de se développer dans la musique
acousmatique* et dans l'informatique* musicale (le meilleur exemple
étant "Stria" de John Chowning en 1977) et ultérieurement, y
compris en se combinant au sériel. |
temps réel (1981) |
Terme
synonyme à live*, qui consiste à utiliser l'électronique en
concert, simultanément au jeu des instrumentistes, par exemple
en transformant ce qu'ils jouent (modulations, retards, inversions,
etc.). |
théâtralisé (1958) |
Le
théâtre
musical est un courant porté par Mauricio Kagel ("Sur Scène", 1958-1960,
"Journal de Théâtre", 1960, etc.), surtout, et aussi
John Cage (par provocation, davantage que par esthétique), Karlheinz Stockhausen (à partir de
1960). Musique à spectacle où le happening* (ou «performance», dans son
sens Anglo-saxon) et l'exégèse sont inséparables de la musique, secondaire voire anecdotique dans certains cas,
et n'est plus là
que pour illustrer une idée (voire contribuer à un pastiche).
Produit dérivé : le «Hörspiel», sorte
de théâtre musical radiophonique, d'essence littéraire,
journalistique, historique, incluant paroles, chants, bruits, musique...
création du concept par Mauricio Kagel (aussi Vinko Globokar, John Cage,
Luc Ferrari). |
troué (1985) |
Salvatore
Sciarrino puis Gérard Pesson sont 2 compositeurs
(nés en 1947 et 1958, respectivement) qui ont chacun indépendamment
exploré le monde des micro-variations de structures sonores
constituées de séquences de timbres recherchés et de souffle (de rythmes et de
durées variables), donnant une impression de musique festonnée ou
guirlandée (trouée, dans un mode plus imagé). Il prônent un monde sonore transparent, raréfié et proche du
silence, fait d’une multitude de sons microscopiques, d’un flot
continu de bruits infimes. |
ultrachromatique (1968) |
Karlheinz Stockhausen
est l'initiateur de ce terme (avec sa pièce "Stimmung") pour
qualifier sa seconde manière de composer (y compris la musique
électronique) par effet de masse continue (comme les clusters
massiques* de Xenakis ou de Penderecki ou la micro-polyphonie* de
Ligeti), avec dilatation chromatique, par opposition au
sérialisme* initial (dit pointilliste) qui était particulièrement
discontinu. |
Actualisation : 11 Janvier 2024
TOP-12-VISITES :
HISTOIRE |
PERSPECTIVE |
STYLES-ÉCOLES |
ÉDITORIAUX-ÉCHOS |
ŒUVRES-BBD |
GUIDE-EXPRESS |
COMPOSITEURS-INTRO |
PLUS-BDD |
ACTUALITÉS-CRÉATIONS-REPRISES |
GLOSSAIRE |
VIDÉOS-EXEMPLES |
FAQ |
| © Jean Henri Huber, Musique Contemporaine.Info, 2005-2024 |
Merci de signaler les liens vidéos brisés, pour correction immédiate, les concerts, et suggestions, à
|
Pour retourner à la page d'accueil: BIENVENUE ! |
|