Concerts… ajout bienvenu [@mail en bas], si musique > 80% après 1941, pays Francophone, même format de données, avec lien-concert, '*' si création et '0€' si gratuit, max. 180 caractères +++
2024-12-15 - Di (15.00) | Abesses_Théâtre | Multilatérale_ensemble | Posadas (Ianus), Sciarrino (Venere ), Combier (Cordelia des Nuées, Strands*) - …+++
2024-12-10 - Ma (20.00) | Paris_Philharmonie | Intercontemporain_ensemble_Next_ensemble | Varèse (Ionisation, Densité 21, Offrandes, Octandre, Intégrales, Arcana, Amériques) - …+++
2024-12-04 - Me (20.00) | Paris_ChampsElysées | Ensemble_LesSiècles_Chœur_Unikanti | Poulenc (Dialogues des Carmélites, opéra, reprise Pi) - …+++
2024-11-25 - Lu (20.00) | Paris_Philharmonie | Modern_ensemble | Goebbels (A House of Call) - …+++
2024-11-21 - Je (20.00) | Paris_Philharmonie | Intercontemporain_ensemble | Grisey (Nout), Saariaho (Oi Kuu, 7 Papillons), Salonen (Meeting), Murail (Lettre Vincent) - …+++
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COMPO | CRÉA | TITRE | ANALYSE | TPS | VAL | NIV | N |
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Adams (John) | 1993 | Concerto pour Violon (violon et orchestre) [46 ans] | Violon-Orchestre (concertant avec petit Orchestre, bois par deux). Une pièce issue de la tradition (aucune esthétique minimaliste ou répétitive, juste une continuation des maîtres plus anciens, notamment Berg ou Bartók et avant) et de facture vraiment classique, au sens du concerto mettant en valeur la virtousité d'un soliste et son dialogue brillant avec l'orchestre, mais ici l'orchestre, illustratif, se positionne davantage en tapis sonore ou comme un écrin d'arrière plan (plutôt chromatisque) ; en 3 mouvements, le 1er "Quarter-note = 78 [Quart de ton = 78]", modéré, le 2ème, "Chaconne: Body through which the dream flows [Corps à Travers lequel le Rêve S'écoule)", lent, le 3ème, "Toccare [Toucher]", dynamique ; la pièce s'ouvre sur un thème mélodique et élégiaque, aérien et lumineux, plutôt abandonné, puis suivent une série de variations-soliloques-caprices et parfois reprises de la mélodie initiale par un des bois-cuivres de l'orchestre ; on note quelques touches électroniques dans la fin du 1er mouvement, le début du 2ème ; le 2ème est construit de la même façon avec un nouveau thème tout aussi élégiaque, plus sombre ; le 3ème est un final bien plus brillant, plus allant, assez chaloupé (davantage personnel, selon le style du compositeur) avec un mouvement perpétuel qui se souvient un peu de l'époque baroque, dans une translation rythmiquement pulsée (et aussi de Bartók) ; un exercice de style tout confort, à l'orchestration raffinée, qui fait le bonheur des violonistes solistes (qui se bousculent pour l'enregistrer), des instrumentistes dans les rangs de l'orchestre, et des mélomanes classiques, mission (bien) accomplie ; à savoir : le compositeur a également composé un Concerto pour violon électrique (2003) ; Extrait-Vidéo ou bien Extrait-Vidéo [création : 14 Janvier 1994, à Saint Paul, Minnesota (USA)] | 34 | xx | +++++ | N |
Barber (Samuel) | 1941 | Concerto pour violon (violon et orchestre) [31 ans] | Violon (concertant)-Orchestre. Un concentré d'épanchements, lyriquement exaltant et élégiaque, puis de rythmes, fait d'envolées, de sauts, de jaillissement, dans un langage plutôt passéiste et (post)romantique ; les 2 premiers mouvements sont très mélodieux et élégiaques, avec de beaux dialogues entre le violon et les vents de l'orchestre : le 1er, Allegro de forme sonate, d'une grande émotion (sans sentimentalité) avec un lyrisme chaleureux et étiré (le thème doux initial est lancé d'emblée par le soliste), le 2ème, Andante, est une rêverie lyrique, avec un solo initial de hautbois obsédant, repris par le violon alangui et par les tutti (avec force emportements sentimentaux) ; le brusque et tumultueux finale part bondissant et, de façon inattendue, dans la direction opposée aux mouvements précédents, avec une virtuosité telle que c'est un vrai challenge pour le soliste ; pour l'anecdote, la commande provient du père fortuné d'un jeune virtuose qui s'est plaint de la facilité technique des 2 mouvements proposés, ce qui a poussé le compositeur à en ajouter un 3ème... que le présumé prodige n'a pas pu jouer ; Extrait-Vidéo [création : 7 Février 1941, à Philadelphie (USA)]... de la même veine, le concerto pour violoncelle (1945), voire, plus progressiste (un peu), le concerto pour piano (1962) | 23 | xxx | +++++ | . |
Bernstein (Leonard) | 1954 | Serenade (violon et orchestre) [36 ans] | Violon Concertant (harpe, timbales, 5 percussionnistes, cordes). Petit orchestre (d'après le banquet de Platon). Musique éclectique, le petit scherzo intitulé "Eriximathus" est étincelant, le mouvement lent, "Agathon" profondément émouvant ; les noms des convives désignent les 5 mouvements de la pièce ; c'est une ré-invention de l'esprit de la sérénade, où le matériau de chaque mouvement est dérivé d'éléments du précédent ; pièce brillante, virtuose, légère, à la gloire de l'amour (ambivalent) et néo-romantique avant la lettre ; Extrait-Vidéo [création : 9 Septembre 1954, Venise (Italie), Teatro La Fenice] | 30 | xxx | +++++ | . |
Cavanna (Bernard) | 1999 | Concerto pour violon (violon et orchestre) [48 ans] | Violon concertant. Une œuvre rêche et enlevée, parfois âpre et brutale, en 2 mouvements de caractères opposés, le premier tout en énergie, en puissance, le second comme une rêverie anxieuse ; pour le soliste, c'est une pièce symbole de la résistance entre un violon, désespérément énergique, sans cesse réprimé par la violence des masses orchestrales (épaisses, voire tonitruantes) avant de parvenir à imposer une note singulière ; dans le premier mouvement, la rivalité individu-soliste ou groupe-ensemble est conflictuelle et agressive (sans la brillance, de mise en valeur, traditionnelle), alors que dans le second mouvement l'expression du soliste s'offre plus d'espace, tout en étant limité dans un environnement sonore et harmonique tout aussi désespérément clos ; une autre version pour orchestre de chambre à 15 instruments ; Extrait-Vidéo [création : 23 Février 1999, Maison de Radio-France, Festival Présence, à Paris (France)]. | 23 | xx | +++ | . |
Cavanna (Bernard) | 2019 | Scordatura, Concerto pour violon(s) (violon et ensemble) [68 ans] | Violons concertant (4 violons pour la même instrumentiste et ensemble de 17 musiciens, voire orchestre). Une œuvre vraiment originale car ce concerto (traditionnel et romantique dans la conjugaison soliste-groupe) requiert 4 violons séparés accordés différemment, le premier est normal (accordé en sol-ré-la-mi), les 3 autres, pas du tout (la plus extrême, en fa grave-do#-fa-fa#), et en plus le 4ème violon est tout petit (prévu pour les enfants de 7 ans) et joué près du manche ; en plus, c'est un hommage (détourné) aux fameuses cordes à vide (sol-ré-la-mi-mi) qui commencent le "Concerto à la Mémoire d'un Ange" d'Alban Berg (1936) ; les 3 mouvements (In memoriam Berg, Pulsations, Matchiche), plutôt ralentis, correspondent à des ambiances distinctes, le 1er symbolise un monde meurtri, déchiré (trames et pizzicati sombres au violon, menaçantes aux vents graves), malgré une quête (sinueuse, dérivante) de paix absolue, élégiaque, faussement sereine (avec un beau duo avec la mandoline) jusqu'à l'extatique, le 2ème introduit, après une divagation-cadence violon-ensemble narquoise et obstinée, une cornemuse solo (en distance), vite débordée par les percussions et par des traits en fusée ou martelés, le 3ème contraste des cloches-tubes (multiphoniques) et une ritournelle de boîte à musique (un petit air Brésilien, la Matchiche) pour une apogée dérisoire avec le concertiste et un nouvel instrument bien déjanté (fouet par le percussionniste, applaudissements du public avec une courte caricature de "La Marche de Radetsky" de Johann Strauss), suivi d'une cadence vertigineuse, relayée par la cornemuse pour laisser le temps au concertiste de choisir le 4ème (mini)violon pour un solo tout en soliloques déglinguées, éclairé par la mandoline ou la cornemuse ; selon le compositeur, le concerto oppose quasiment 2 mondes, l'un ancien, en ruines, où la nostalgie de la variation s'exprime (comme dans le Berg) et l'autre très brutal où le rythme est réduit au seul énoncé d'une pitoyable pulsation, comme dans la musique techno, et là, plus de variation possible, mais des boucles comme seule ambition [création : 12 Mars 2019, Théâtre de Gennevilliers, près de Paris (France), puis 5 Avril 2022, à Paris, en version pour ensemble (préférable)]. | 25 | xxx | ++++ | N |
Dusapin (Pascal) | 1997 | Quad (violon et ensemble) [42 ans] | Violon et petit ensemble (15 musiciens: 2 flûtes (aussi 1 flûte piccolo), hautbois, 2 clarinettes (aussi 1 clarinette basse), basson, cor, trompette, 2 trombones, percussionniste, 2 violoncelles, 2 contrebasses). La pièce frappe par d'une part son registre plus grave que d'ordinaire pour une partition avec violon principal et par 2 cadences voisines, originales ; ce n'est pas un concerto au sens romantique du terme (par antagonisme interposé) ; elle est sinueuse, en un seul tenant (les cadences sont vers la fin), ambiguë souvent, avec des débordements chaotiques, avec des contrastes percussifs ; le violon, omniprésent, irradiant, est tantôt lyrique avec des aigus filés (et alors l'ensemble s'embarque dans des effusions faussement incontrôlées ou bien dans des vides sidéraux), tantôt erratique (et alors l'ensemble semble éperdu, sauvage) ; après les cadences (ou la double cadence) la coda semble ne pas vouloir conclure, littéralement elle louvoie (à 2, le soliste et des pupitres de l'ensemble qui combine des sons instables) ; l'interjection finale, un simple pizzicato, montre bien que comme pour le dédicataire, Gilles Deleuze, rien n'est jamais fini : https://medias.ircam.fr/x78f04a_quad-pascal-dusapin [création: 12 Mars 1997, Paris (France), Théâtre du Châtelet, par Hae Sun Kang et l'Ensemble InterContemporain]. | 21 | xxxx | +++ | N |
Eötvös (Peter) | 2007 | Seven (concerto pour violon et orchestre) [63 ans] | Violon concertant (violon solo, 6 violons spatialisés et orchestre, bois par 3, 4 percussionnistes, 1 harpe, 1 guitare électrique, 1 clavier électronique/MIDI/synthétiseur, 5 altos, 5 violoncelles, 4 contrebasses). Sous-titrée "en Mémoire des Astronautes de Columbia" (un accident spatial qui a eu lieu le 1er Février 2003 au cours de la mission STS-107, causant la destruction de la navette spatiale Américaine Columbia au-dessus du Texas et de la Louisiane ainsi que la perte des 7 membres de l'équipage durant la phase de rentrée atmosphérique), la pièce est un vrai poème symphonique concertant ; en 2 parties de durée preque égale, la 1ère présentant 4 cadences ; chacun des 7 astronautes a reçu sa cadence dédicatoire personnelle ; la composition elle-même reflète la représentation de leurs personnalités, par exemple par des réminiscences des cultures musicales de Kalpana Chawla, l'astronaute Américaine née en Inde, et d'Ilan Raman, le premier Israélien dans l'espace ; le nombre 7 définit la structure musicale et rythmique de la pièce et illustre en même temps son principe fondamental (49 musiciens, divisés en 7 groupes) ; outre le violon soliste, il y a 6 autres violons qui se dispersent dans la salle, semblables à 7 satellites ou âmes sonnant et planant dans l'espace ; la pièce s'ouvre par une mélodie élégiaque (lente et ample), bientôt relayée par des variations successives (pizzicati) qui s'échappent dans une frénésie (3ème cadence), puis revient à l'émotion lente (presque déplorative, notamment avec des glissandi imitant les pleurs et les hoquets oppressants) avec la 4ème cadence (la plus longue), pour finir (la 1ère partie) par un bourdonnement orchestral (révolte) et une ponctuation du violon ; la 2ème partie s'engage avec, après une introduction du soliste, des bruits-évènements répétés 18 fois (4 cymbales-bourdon verticales frottées, raclées en tournant, peut-être représentant l'accident), suivi d'un court épisode orchestral qui simule l'espace, sa continuité et son vide (perte de contrôle, descente éperdue), puis d'autres cadences (3 au total?) présentent l'angoisse, la fièvre, la désespérance, la résignation (entrecoupées par un nouvel épisode des même bruits scandés, répétés 14 fois, puis épisodiques encore, en atténué, puis plus loin, à nouveau répétés 14 fois) ; l'extrême fin de la pièce est faite de sentiments mélangés, presque confus et le scénario ne se déroulera pas jusqu'à la fin réelle (et réaliste) de l'explosion, le temps semblant suspendu ; Extrait-Vidéo [création : 6 Septembre 2007, à Lucerne (Suisse)] | 22 | xxx | +++ | N |
Glass (Philip) | 1987 | Concerto pour violon n°1 (violon et orchestre) [50 ans] | Violon et Orchestre (violon concertant classique, petit orchestre, bois par 3, soit 3 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes en si bémol, 1 clarinette en mi bémol, 1 clarinette basse en si bémol, 2 bassons, 4 cors, 3 trompettes en si bémol, 2 trombones, 1 trombone basse, 1 tuba, des timbales, 1 wood-block, 1 triangle, 1 caisse claire, 1 grosse caisse, des cymbales, 1 harpe, et les cordes). Une pièce tonale en 3 mouvements au motorisme peu contrasté (1, assez rapide, 2, plutôt lent comme une berceuse, 3, assez rapide, de plus en plus, avec une hauteur répétée sur des durées de plus en plus courtes puis syncopées, jusqu'à une chevauchée, et avec une coda additionnelle ralentie), typiquement répétitive (pas mécaniste, plutôt organique), mais qui alterne la répétition (le plus souvent en arrière plan par l'orchestre, plus rarement par le soliste) et l'élégie simple, pure et lyrique (le plus souvent par le soliste) ; magnifique pièce tournoyante qui procure une sensation de flottement rêveur, le phénomène de quasi-répétition étant central dans cette musique, tout comme les notes égrainées en cascade (intensifiées ici par le soubassement de cordes lancinantes par accords répétés et un nappage doucement grondant de percussions) ; ce qui frappe aussi, c'est d'abord l'usage continuel des arpèges à la manière d'une ritournelle en opposition à la masse sonore, avec un déploiement de timbres et de couleurs plutôt limités, et ensuite les mouvements complexes (pas de la répétition automatique) truffés de détails (la partition est noire de notes) ; Extrait-Vidéo (Ballet) [création : 5 Avril 1987, à New York (USA), par Paul Zukofsky et l'American Composers Orchestra dirigé par Dennis Russell Davies] | 26 | xxxx | +++++ | N |
Holliger (Heinz) | 1995 | Concerto pour violon Hommage à Louis Soutter (violon et orchestre) [56 ans] | Violon Concertant-Orchestre (avec 3 autres instruments solistes, harpe, cymbalum et marimba et un petit orchestre de 45 musiciens). Un portrait dédicace bouleversant pour le peintre-graphiste Suisse de l'Art Brut, Louis Soutter (né en 1871, mort dans un quasi anonymat en 1942), également violoniste, élève de Ysaÿe et membre de l'orchestre de la Suisse Romande, auteur de milliers de dessins d'une extrême originalité (aventureux), après son enfermement (contre son gré, par sa propre famille) dans un hospice pour vieillards, de 1923 à sa mort ; le violon, traité comme un personnage qui se projette à l'intérieur de l'orchestre, avant d'être happé par lui (une métaphore de l'existence de Soutter), est entouré d'un premier cercle de 3 instruments co-solistes, puis par un orchestre structuré en groupes de timbres homogènes formant des sortes de chœurs instrumentaux ; les 4 sections sont enchaînées sans interruption et elles sont disproportionnées en terme de durée ; la 1ère section, "Deuil", est courte, élégiaque, chantante, expressive, ample et gestuelle (4 minutes), le violon dialoguant avec les solistes avec une citation transformée du thème de la Sonate pour violon solo n°3 d'Ysaÿe (référence à un tableau que Soutter a peint dans sa jeunesse qui représente sa sœur après la mort de leur père) ; la 2ème section, "Obsession", double de durée, enclenche d'emblée une véritable compulsion qui à force d'insistance devient vertigineuse, inventive et sur-expressive (jeu d'ombres, de vitesse) ; c'est une pure merveille avec des ostinatos envoûtants et obsessionnels sans fin (jusqu'au vertige) pour un violon sur-expressif et rocailleux, virtuose, et mono-maniaque, fondé sur des réitérations, des figures rythmiques irrégulières, avec en perspective le «Dies Irae» (à l'instar de la sonate n°2 d'Ysaÿe), comme une prémonition de l'apocalypse ; les 2 dernières sections sont égales en durée, chacune double de la 2ème ; la 3ème section, "Ombres", quasiment hantée au début (en référence à une toile de Soutter intitulée «Danse et Ombres»), est d'abord un adagio dans lequel la matière sonore se raréfie et où s'opposent deux types d'écriture très contrastés, avec soliloque d'éléments précédents ; les instruments à vent entonnent une sorte de choral très doux, tandis que les cordes déploient des accords et des figurations en harmoniques (puis de longues sections en trilles), et à ces textures raffinées s'opposent des figures répétitives, fortement caractérisées rythmiquement, et qui culminent dans un finale violent, figé sur des gestes obsessionnels (emballement-pause) joués fortissimo (avec une écriture brillante et originale, en tournoiements ou en rituel syncopés ou des fortes évanescences) ; à la fin, le violon solo est confronté à la seule percussion ; l'écriture en accords, les effets de clair-obscur, le caractère tragique de cette 3ème section font référence aux toiles que Soutter a peint directement avec les doigts ; la 4ème section (ajoutée en 2002) "Epilog", s'inspire d'un tableau intitulé ; elle commence comme une méditation lugubre distendue ; une virtuosité qui n'est pas seulement liée à la rapidité d'exécution et à l'exubérance du jeu, y compris dans les passages les plus frénétiques ou les plus ludiques, mais aussi (et surtout) à la qualité et au contrôle des sonorités (souvent inouïes), des articulations mélodiques et rythmiques ; Extrait-Vidéo [création : 16 Novembre 1995, à Lausanne (Suisse), 9 Novembre 2002 (extension), à Heidelberg (Allemagne)] | 45 | xxxx | ++ | N |
Ligeti (György) | 1990 | Concerto pour violon (violon et ensemble) [67 ans] | Violon Concertant-Orchestre (plutôt un grand ensemble constitué de 24 musiciens -11 vents, 2 percussions, 11 cordes-, avec des instruments à vent particuliers, comme l'ocarina et la flûte à coulisse, qui émettent des hauteurs imprécises). Une pièce qui s'inscrit dans la dernière manière du compositeur, focalisée sur les rythmes complexes avec une pulsation accentuée, en 5 mouvements, les 3 mouvements internes étant plutôt introspectifs et lents, et les 2 mouvements extrêmes, courts, étant seuls accélérés (et encore, le dernier est souvent ralenti, y compris les phrases finales) et qui par le traitement du violon ne peut être comparée à aucune autre du répertoire ; le 1er mouvement intitulé "Praeludium", vivacissimo luminoso, lancé d'abord au violon seul, est une danse Bartókienne endiablée, hésitante et frémissante, toute en ritournelles désaxées avec des rythmes sous-jacents complexes) ; le 2ème "Aria - Hoquetus - Choral", andante con moto, marqué par un dialogue violon-alto, s'ouvre sur une douce mélopée sinueuse au violon seul, puis accompagné par quelques intrumentistes, et se termine par un choral goguenard avec des timbres vitreux et scintillants, presque électroniques, aux rythmes à nouveau précaires, se diluant juqu'à l'extinction ; le 3ème "Intermezzo", presto fluido, est de courte durée, avec des rythmes montants ou descendants en spirale (douce au premier plan, agitée au second plan, et inversement) ; le 4ème "Passacaglia", lento intenso, s'ouvre par un pianissimo solaire (d'abord rétrograde, puis harmoniquement instable), et se termine par une scansion dynamique mais avec mesure, dans l'aigu des pupitres (jusqu'au suraigu) ; le 5ème et dernier "Appassionato", agitato molto, s'ouvre sur un soliloque au violon en rythmes complexes, à nouveau étayé par le reste (croissant en nombre) des pupitres, devient dansant puis s'associe à de longs appels des vents (une danse qui se déglingue peu à peu) puis, après un désordre apparent (souligné par le chant vocal du violoniste solo) devient une quasi-improvisation virtuose (comme une cadence au violon), retourne un temps au désordre (avec encore des vocalises un brin humoristiques du soliste) et se termine par un court écho goguenard, quasi dérisoire ; la pièce est marquée tout au long par des pulsations asymétriques cumulatives d'un effet saisissant, et par l'utilisation de spectres (limités) grâce à un violon et un alto de l'orchestre, accordés au quart de ton inférieur (resp. supérieur) ; les changements continuels et irréguliers des divers paramètres sont rendus encore plus complexes par l'alternance (avec décalages) de motifs horizontaux et verticaux, créant une polymétrie quasi matricielle des voix instrumentales, ce qui génèrent des moments sonores inédits (notamment rythmiques et harmoniques, par exemple avec des effets moirés voulus instables) ; certaines insertions de courtes mélodies de violon (ou autres) visent une sorte de restauration (de l'ordre musical), associées à des techniques archaïques comme le hoquet médiéval (2ème mouvement), ou confrontées à un arrière-plan mystérieux (4ème mouvement) ou extrêmement fluide (3ème mouvement) et en même temps ces retours en arrière symboliques contrastent incroyablement avec le reste résolument moderne, avec un tout fusionnel de façon surprenante (et unique) ; Extrait-Vidéo [créations : 3 Novembre 1990, première version (3 mouvements), à Cologne (Allemagne), puis (5 mouvements), le 8 Octobre 1992, à Cologne (Allemagne)] | 29 | xxxxx | ++ | N |
Saunders (Rebecca) | 2011 | Concerto pour violon Still (violon et orchestre) [44 ans] | Violon et orchestre (grand, bois par 4). La pièce dont le titre est emprunté à une nouvelle de Samuel Beckett ( en Français, immobile), est concertante au sens du dialogue non conflictuel entre un soliste et un orchestre divisé, est marquée par la répétition insistante des motifs, par une lenteur contemplative, statique, comme immuable ; elle commence par des bruissements et des alanguissements au violon à peine contrastés par les cordes ou des percussions, avant l'apparition d'accélérations et de trépidences inattendues (bouffées au violon, jets de vents, roulement de percussions) ; à la fin du 1er tiers le violon par en cadences (virtuose) avec des effets sonores fusées par l'orchestre, des cassures (dégliguées) ; à la mi-temps, les bruissements et les alanguissements au violon reprennent (comme un 'da capo'), mais vite l'ambiance évolue vers plus de poésie (le violon chante dans son registre le plus grave, puis il soliloque et semble se confier à un confident), puis il s'amenuise et se resserre en des fourmillements fébriles (voire fusionnels) et enfin s'épuise dans un infime sifflement ; Extrait-Vidéo [création : 29 Septembre 2011, à Bonn (Allemagne) ; une version chorégraphiée est créée avec les danseurs funambules de Sasha Waltz, le 14 Août 2016, à Darmstadt (Allemagne)] Beaucoup plus Pourtant, comme dans , en cours, avec une insistance épuisante, toujours, par essence, la même. Des fragments, à chaque fois légèrement variés, créent progressivement une seule image. Des empreintes réitérées et projetées dans le temps et l'espace. Comme un mobile géant vu sous de nombreux angles, celui-ci reste en lui-même intact. Et la lumière change, la mise au point et la position à partir de laquelle perçu, est modifiée, tout comme la proximité et la distance à l'objet - une protraction complexe manifeste de la seule chose. Pourtant, comme dans la stase, explore deux états très contrastés, dans un état d'équilibre fragile. Se réfère toujours au cadrage du son avec le silence, de «l'immobilité» imaginée - le silence étant un potentiel infini, attendant d'être révélé et rendu audible. L'acte de composer l'être pour dévoiler, rendre visible. Tirant doucement sur le fragile fil du son, sortant des profondeurs du silence imaginé; ou alternativement, le son jaillissant de la stase d'un silence relatif. C'est toujours aussi le titre d'une nouvelle de Beckett, qui se termine par ce qui suit: "Comme si même dans les yeux sombres fermés pas assez et peut-être même plus que jamais nécessaire contre cela rien de plus l'abri de la main ... Laisser tout cela ou essayez d'écouter les sons tout à fait la tête en main en écoutant un son. »Samuel Beckett, Still, Calder Publications 1974.f, Still, le concerto pour violon de Rebecca Saunders sera interprété par le très bel archet de Carolin Widmann. La musique oscille étroitement autour de (ce qui ressemble à) la tonalité principale, avec des intervalles rapprochés créant un environnement acoustiquement claustrophobe dans lequel la partie du violon se contracte et se détend avec le férocité d'un reptile en colère emprisonné à l'intérieur d'un terrarium. D'une certaine manière Saunders parvient à manipuler les timbres et textures du son si efficacement que cela crée une sensation presque de vertige associée au mouvement, en me gardant sur le bord de mon siège en dépit du fait qu'il n'y a pas de réel (à savoir, harmonique) mouvement à proprement parler. | 21 | xxx | +++ | N |
Actualisation : 23-Août-2024
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